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Interview exclusive du Premier ministre Ehoud Olmert
Par David Horovitz & Herb Keinon © Jerusalem Post édition française
Article mis en ligne le 1er janvier 2008

Dans une interview accordée au Jerusalem Post pour ouvrir la nouvelle année, dont le Premier ministre espère qu’elle verra un accord de paix permanent entre les Israéliens et les Palestiniens, Ehoud Olmert a confié qu’il voyait beaucoup de partis politiques rivaux « déconnectés de la réalité ». Selon lui, elle exige d’Israël de faire des « compromis sur des parties d’Eretz-Israël » de manière à sauvegarder son caractère juif et démocratique.

Si Israël devait s’accomoder de la « réalité d’un Etat pour deux peuples, cela pourrait conduire à la fin d’Israël comme Etat juif. Ce danger ne peut pas être nié, il existe et il est même réaliste », a déclaré Olmert.

Il a continué en affirmant que sa principale responsabilité en tant que Premier ministre était d’assurer la séparation d’avec les Palestiniens.

« Que se passera-t-il si nous ne voulons pas nous séparer ? Vivrons-nous éternellement dans une réalité confuse où 50% voire plus de la population est constituée de résidents et non de citoyens égaux ayant le droit de voter comme nous ? Mon travail en tant que Premier ministre, plus que toute autre chose, est de garantir que cela n’arrivera pas ».

La réalité avec laquelle Israël essaye de s’accomoder, a-t-il continué, est celle d’une situation où « même ceux qui sont nos amis ... qui soutiennent vraiment Israël, quand ils parlent du futur, parlent d’Israël dans le cadre des frontières de 1967. Ce qui signifie la division de Jérusalem ».

Dans ce contexte, ce qui est extraordinaire avec le président George Bush, a continué Olmert, est que Bush, depuis la lettre qu’il avait envoyée au Premier ministre Ariel Sharon en 2004, a indiqué qu’il envisageait qu’Israël garde quelques territoires en Judée-Samarie. Bush « a déjà dit 67 et plus », a rappelé Olmert, « ce qui est un succès extraordinaire pour Israël ».

Ainsi, a expliqué Olmert, alors que la Feuille de route obligeait Israël a arrêter toute construction d’implantations, y compris dans le cadre de leur développement naturel, la lettre de Bush « rendait flexible la signification de ce qui est écrit dans la Feuille de route ».

En réponse aux protestations palestiniennes contre l’expansion des implantations, Olmert a déclaré qu’il considérait Maalé Adoumim comme « une part indivisible de Jérusalem et de l’Etat d’Israël. Quand les gens parlent des implantations, je ne pense pas qu’ils parlent de Maalé Adoumim ».

En même temps, Olmert a exprimé une grande empathie pour les inquiétudes des Palestiniens. Si les seuls travaux de construction entrepris depuis l’acceptation de la Feuille de route avaient été à Maalé Adoumim et à Har Homa, a continué Olmert, « j’imagine que les Palestiniens, quoiqu’ils ne s’en seraient pas réjouis, n’auraient pas répondu de la manière dont ils répondent quand chaque année des implantations continuent de se développer sur tous les territoires. Il y a une certaine contradiction entre ce que nous voyons actuellement et ce que nous promettons. Les obligations ne doivent pas seulement être exigées des autres mais elles doivent aussi être honorées par nous même ».

Olmert a cependant insisté sur le fait qu’il n’accepterait jamais un « droit au retour » des Palestiniens en Israël.

Il a expliqué qu’il était convaincu que le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas avait lui même « fait le choix dans son coeur entre s’accrocher au mythe du »droit au retour«  » et saisir l’opportunité d’établir un Etat palestinien où tous les Palestiniens, réfugiés inclus, pourraient vivre.

« Mon impression est qu’il veut la paix avec Israël et qu’il accepte Israël de la manière dont il se définit », a poursuivi Olmert. « Si vous lui demandez de dire qu’il voit Israël comme un Etat juif, il ne le dira pas. Mais si vous me demandez s’il accepte Israël dans son âme, de la manière dont Israël se définit, je pense qu’il l’accepte. Cela n’est pas rien. Peut-être ce n’est pas assez, mais cela n’est pas rien ».

Interrogé sur la visite de Bush la semaine prochaine - si le président américain serait le « parrain » d’un Etat palestinien - Olmert a répondu qu’il ne pensait pas que Bush définirait sa visite en ces termes. « Il vient pour exprimer son amitié. Il vient également pour exprimer son soutien au processus diplomatique », a expliqué le Premier ministre.

Bush n’exerce pas de pressions sur Israël, selon Olmert. « Il ne fait rien avec quoi je ne sois pas d’accord. Il ne soutient rien à quoi je m’oppose ».

Olmert a annoncé qu’il y avait actuellement une constellation de personnalités clé organisée d’une manière quasi divine sur la scène internationale, disposées d’une manière favorable envers Israël, qui créait des conditions positives pour des négociations. Lesquelles ne se présenteraient peut-être plus jamais.

« C’est une coïncidence qui est presque la »main de Dieu« , a affirmé Olmert, »Bush est le président des Etats-Unis, Nicolas Sarkozy est le président de la France, Angela Merkel est la chancelière d’Allemagne, Gordon Brown est le Premier ministre en Angleterre, et l’envoyé spécial au Moyen-Orient est Tony Blair".

Olmert a expliqué que tous les efforts devaient être faits pour profiter de cette conjonction de personnalités : « Quelle autre combinaison pourrait être plus favorable à l’Etat d’Israël ? »

Olmert a déclaré qu’il croyait « de tout son coeur » que le soldat Gilad Shalit était vivant et qu’il « ferait tous les efforts » pour déterminer la situation des soldats réservistes Eldad Reguev et Ehoud Goldwasser. Il s’est prononcé en faveur d’une modification des critères de libération des prisonniers palestiniens.

Si Olmert a réaffirmé que l’Egypte devait faire davantage pour empêcher la contrebande d’armes vers Gaza, il n’a pas tari en louanges à l’adresse du président Hosni Moubarak : « Quand je pense comment les choses seraient si l’interlocuteur était une autre personne que Moubarak, je prie tous les jours pour son bien-être et sa bonne santé », a commenté Olmert.

Intarissable sur de nombreux sujets, Olmert s’est montré plus retenu à propos de la menace iranienne. Malgré la publication du dernier rapport américain selon lequel l’Iran aurait cessé ses activités nucléaires depuis 2003, Olmert a expliqué que « la ligne directrice est que Bush n’a pas changé d’opinion au sujet du danger que constitue l’Iran. Et mon impression n’a pas changé au sujet de l’engagement du président Bush d’empêcher l’Iran d’arriver à l’arme nucléaire ».

Mais, a-t-il ajouté, « Israël a toujours agi et s’est toujours préparé à la possibilité de devoir défendre son existence seul. Cela a toujours été le cas, et cela sera toujours le cas, à chaque fois qu’une menace s’attaquera à notre existence. Ceux qui doivent le savoir savent que nous avons les instruments pour défendre notre existence ».


A titre de comparaison ... avec un titre inexact mais accrocheur ...

Olmert laisse entendre qu’un partage de Jérusalem est inévitable
Le Monde.fr 01.01.08 | 10h17

JERUSALEM (Reuters) - Le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, laisse entendre dans une interview qu’Israël n’aura peut-être pas d’autre choix que de partager Jérusalem avec les Palestiniens, dans le cadre d’un futur accord de paix avec ceux-ci.

« Ceux dans le monde qui sont les amis d’Israël(...), qui soutiennent réellement Israël, parlent, lorsqu’ils évoquent l’avenir, de l’Etat juif en termes de frontières de 1967. Ils parlent de la division de Jérusalem », déclare Olmert dans une interview que publie mardi le Jerusalem Post.

Israël s’est emparé de Jérusalem-Est (arabe) en 1967, lors de la guerre des Six-Jours, et a annexé par la suite cette partie-là, décision que la communauté internationale n’a dans son ensemble pas reconnue. Israël considère la totalité de Jérusalem comme sa capitale éternelle et indivisible.

Les Palestiniens, eux, veulent que Jérusalem-Est devienne la capitale de l’Etat qu’ils aspirent à créer en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

L’avenir de Jérusalem est l’un des enjeux essentiels qu’Israël et les Palestiniens ont accepté d’aborder lors des négociations de paix qu’ils ont relancée à la conférence d’Annapolis, en novembre dernier.

Olmert, ancien maire de Jérusalem, a déjà par le passé remis publiquement en question le bien-fondé de la décision d’annexion des quartiers arabes de la ville après la guerre des Six-Jours, ce qui lui a valu les critiques acerbes de la droite israélienne.

Il a toutefois déclaré clairement, dans le même temps, qu’Israël n’accepterait pas d’en revenir à ses frontières d’avant 1967. Dans l’interview au Jerusalem Post, ainsi, il réaffirme que l’Etat juif compte bien conserver sa plus grande implantation en Cisjordanie, Maale Adumim, près de Jérusalem, dans le cadre d’un futur accord de paix.

Jeffrey Heller, version française Eric Faye



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